La maturité des pratiques d'écoconception dans les PME de service : exploration à partir d'un modèle d'évaluation.
Arnaud Gautier  1, *@  , Sandrine Berger-Douce  2, 3@  
1 : VAL de Loire REcherche en Management  (VALLOREM)  -  Site web
IAE Tours
50, Avenue Jean Portalis 37200 TOURS -  France
2 : COACTIS  (COACTIS)  -  Site web
Université Lumière - Lyon II : EA4161
14 av Berthelot 69663-Lyon -  France
3 : École Nationale Supérieure des Mines de Saint-Étienne  (ENSM-SE)  -  Site web
Groupe des Écoles des Mines (GEM)
158, Cours Fauriel - 42023 Saint Étienne cedex 2 -  France
* : Auteur correspondant

Historiquement les travaux ayant trait à la responsabilité sociétale des entreprises se focalisent sur les grandes organisations. Il en va de même pour les travaux investiguant les pratiques d'écoconception dans une approche organisationnelle (Van Hemel et Cramer, 2002). Si la littérature portant sur l'écoconception tend à se développer, celle-ci reste très souvent centrée sur les entreprises manufacturières (Mothe et Nguyen Thi, 2012).

Notre étude a pour ambition de confronter à un contexte d'entreprises de service, le modèle d'évaluation de la maturité des pratiques d'écoconception proposé par Pigosso et al. (2013). Le but étant de comprendre comment les PME progressent ou sont limitées dans leurs pratiques d'écoconception, qu'elles soient manufacturières ou servicielles. Afin de répondre à cette question, nous avons réalisé une étude comparative en réalisant une série d'entretiens semi-directifs auprès de cinq PME. Celles-ci ayant fait l'objet de l'évaluation de la maturité de leurs pratiques d'écoconception, elles répondent à un niveau avancé ou à un niveau modéré de pratiques d'écoconception. Deux de ces organisations sont des PME manufacturières et trois des PME ayant une activité de service.

Ce travail de recherche nous permet de mettre en évidence les facteurs qui peuvent faciliter (ou au contraire entraver) la progression des pratiques d'écoconception dans les PME, et cela, quelle que soit la nature de leur activité. Nous remarquons que l'ancienneté de l'organisation, la maturité de l'industrie et la place de l'entreprise au sein de sa chaîne de valeur externe forment un ensemble de facteurs primaires qui influent directement sur les capacités que les PME peuvent avoir à mettre en œuvre leurs pratiques d'écoconception. Par ailleurs, ces facteurs primaires ont une influence sur deux facteurs secondaires que sont les possibilités d'intégration offertes à l'organisation, ainsi que les réseaux et outils existants relatifs à l'écoconception.

Pour aboutir à ces conclusions, nous détaillons dans une première partie notre cadre théorique. Nous développons d'abord l'intérêt d'aborder le modèle d'évaluation de maturité des pratiques d'écoconception présenté dans les travaux de Pigosso et al., (2013), nous soulignons par ailleurs les limites de ce type de modèle, et l'absence de prise en compte des entreprises de service. Puis, nous faisons le rappel des travaux invitant à la comparaison entre les entreprises manufacturières et les entreprises de service. Nous refermons notre cadre théorique en nous focalisant sur le contexte des PME, et la pertinence des travaux relatifs à la responsabilité sociétale des entreprises pour ces organisations. À la suite à la présentation de notre cadre théorique, nous détaillons les éléments de méthodes mis en œuvre. Nous présentons d'abord notre positionnement de recherche et notre mode de raisonnement, puis nous mentionnons les méthodes de collecte et de traitement des données déployées, enfin, nous présentons les cas d'entreprises que nous avons mobilisés. Dans une troisième partie, nous présentons les résultats de notre étude. Et finalement dans notre quatrième partie, nous discutons de ces résultats, en présentant d'abord les facteurs primaires d'influence de maturité des pratiques d'écoconception dans un contexte de PME, puis les facteurs secondaires.

 



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